D'où l'on vient, où l'on va

D'où l'on vient, où l'on va

" Albert CAMUS prétend que Sisyphe aux enfers trouve sa consolation et le sens de son existence dans la seule détermination qu'il met à poursuivre son oeuvre malgré l'absurdité de sa condition, alors lorsque l' « oeuvre » n'est pas absurde, lorsqu'elle est utile et juste, on sait bien qu'elle sera poursuivie d'une façon ou une autre. "


Arnaud ROBIN - 1994


Cette action, comme d'autres, fut poursuivie...




2003 /2004


Monique Minni créée une structure associative TRAITS D'UNION « un autre regard », elle décide de mettre ses compétences (insertion, tutorat, transmission des savoir-faire, savoir-être, démarche qualité, transmission d’entreprises avec au centre leurs aspects humains) au service d’une cause qui lui tient à cœur (insertion, tutorat, transmission des savoir-faire, savoir-être, démarche qualité, transmission d’entreprises en privilégiant l’aspect humain des choses).


« L’accompagnement global de personnes, de familles, d’entreprises confrontées à toutes formes de violence en lien avec un réseau de thérapeutes, d’institutions, de professionnels, d’intervenants créatifs ».


Christiane Nibbio, chef d’entreprise que Monique Minni a accompagnée précédemment dans le cadre de la transmission de son entreprise, s’est associée au projet et a souhaité en être la co-fondatrice. Elle avait choisi de développer le même concept pour l’accompagnement des personnes, des familles, des chefs d’entreprises confrontés au cancer, ou autre maladie grave.


Toutes deux n’avaient jamais cessé d’approfondir leurs connaissances au travers de formations touchant les sciences humaines, communication, management, gestion de conflits, approches thérapeutiques, etc.


Ensemble, elles décident de mettre les compétences acquises au cours de leurs carrières professionnelles respectives dans le BTP au service des objectifs de l’association. Les statuts sont déposés en août 2004 à la Préfecture de Nancy.


La maladie emporte Christiane Nibbio au tout début de son action.


Un des membres du bureau d’alors, Didier Poudevigne, devient vice-Président. Ce dernier, après 20 ans dans l’éducation spécialisée, préparateur mental de sportifs de haut niveau, formateur de tuteurs, se forme en victimologie et suicidologie. Depuis, il travaille dans ces deux domaines dans une activité de psychothérapeute, de supervision d’équipes et de formations. Il est agréé par le Ministère de la Santé pour diffuser le programme de repérage et d’évaluation de la crise suicidaire notamment en milieu hospitalier et pénitentiaire.



Un constat


Les médias se font jour après jour l’écho de drames personnels et collectifs engendrés par les violences sous toutes leurs formes, de plus en plus aussi de violences sociales.


Mais ensuite ? Qu’en est-il à moyen ou à long terme du devenir des victimes ?


Le plus souvent, les personnes concernées, se retrouvent isolées, dépassées par ce qu’il leur faut affronter. Parfois elles ont occulté longtemps le (ou les) drame(s) qu’elles ont vécu. Elles vivent souvent avec des angoisses, dépressions, phobies. Elles peuvent avoir des comportements inadaptés, des somatisations inexpliquées, le sentiment d’être anormales, la peur de ne pas être comprises.

Ces personnes ont erré fréquemment de médecins en thérapeutes avec un mal être persistant, la répétition d’expériences négatives, une grande solitude morale. Elles se heurtent souvent à la méconnaissance, voire à la banalisation des effets des traumatismes, avec toutes les conséquences y compris sur la santé, la famille, les difficultés d’insertion sociale.



Des convictions


Il s’agit de bâtir un projet autour des convictions suivantes :


  • L'être humain est capable de se construire et d'évoluer positivement, même après voir subi des traumatismes et des violences.
  • Quelque soit le traumatisme subi, chaque personne a le droit de rester acteur et responsable de sa vie.
  • Tout être humain se constitue avec son histoire, l’histoire de sa famille, l’histoire du groupe auquel il appartient.
  • Il a, seul, la capacité de définir ce qui est bon pour lui en harmonie avec son environnement à un moment donné, avec l’aide de personnes ressources qui l’accompagneront le temps qu’il faut, parfois avec une fermeté bienveillante.
  • Toute victime doit pouvoir recourir aux méthodes thérapeutiques adaptées à son état quelque soit son niveau de ressources financières. Elle doit pouvoir choisir les méthodes qui lui conviennent (novatrices ou plus classiques). C’est ce qui doit guider ses démarches, et non pas des considérations financières (de type non-remboursement CPAM).
  • Les tuteurs, les tuteurs de résilience en conscience formés, facilement joignables (surtout en période de détresse) contribuent à motiver et à aider les personnes à trouver, ou retrouver leurs propres ressources, des potentiels enfouis ou détruits par les situations de violence, de maltraitance, d’échecs successifs. Ils y contribuent dans la limite de leur compétence et sans opposer de considérations dogmatiques. Ils assurent une présence sur le long terme.



Un des objectifs de Traits d’Union « un autre regard » est la création d’une « maison de la résilience » novatrice pour accueillir les personnes, les familles, les accompagnants dans un cadre convivial, non médicalisé, animé essentiellement par des personnes qui ont été « blessées par la vie » qui ont trouvé seules, ou accompagnées, un chemin de résilience.


Il s’agit d’établir les relations de confiance, qui permettront aux personnes d'avancer pas à pas, à leur rythme, accompagnées par des « tuteurs », un facilitateur, d’autres professionnels spécialisés, certains eux-mêmes résilients.


Ce PROJET GLOBAL utopique et ambitieux en 2003 prend forme petit à petit. Depuis, un grand nombre de personnes ont été accompagnées (familles, entreprises, adolescents, jeunes en difficulté, hommes et femmes de tout niveau social).



Merci au Professeur Michel Manciaux, à d’autres de nous avoir encouragés à aller dans cette direction quand nous leur avons soumis notre projet, ses déclinaisons concrètes, en attirant notre attention sur l’importance de la supervision dans un tel projet.



Le bénévolat a garanti notre indépendance ; la reconnaissance des personnes accompagnées, leurs témoignages, la présence d’institutions sociales, politiques, universitaires lors de nos dernières rencontres, nous encouragent à poursuivre, à dépasser nos doutes.



Engagement bénévole ou professionnel, compétences pluridisciplinaires, à terme professionnalisation des facilitateurs, de tuteurs de résilience en conscience.


Tel est l’enjeu d’aujourd’hui.


Rôles des Séniors ?

Marie France Cheviron

Pour un développement futur de l’association, il est prévu de faire appel à des professionnels retraités, ces seniors de plus en plus actifs (médecins, thérapeutes, avocats, chefs d’entreprises, juristes, coachs…), qui mettront leurs compétences au service des personnes accompagnées, après avoir été sensibilisés, formés à la spécificité de l’association.



Un autre regard ?


Il s’agit d’aider les personnes concernées à porter un regard différent sur ce qu’elles ont vécu, pour qu’elles puissent se situer dans un présent libéré des affects du passé, il s’agit de tenter de sortir de toutes sortes d’idées toutes faites, de « croyances », de « dogmes » qui stérilisent plus souvent qu’ils ne construisent.


Il s’agit de s’appuyer sur l’expérience de ceux qui, pour s’en sortir, ont trouvé leurs propres solutions, avec ou sans le soutien de Traits d’Union, de les faire témoigner, d’analyser avec eux leur parcours de résilience et de restauration. Ils ont acquis une expertise différente, sans doute aussi importante que celles des professionnels de la relation d’aide et de soin.


Plusieurs personnes accompagnées sont devenues, ou deviennent, spontanément tuteurs pour d’autres, en lien avec le facilitateur. Certaines ont entrepris des formations longues : psychologue, coaching, psychothérapeute. Un dirigeant d’entreprise, membre de l’association souhaite se former, en vue d’être prêt à s’investir dans l’accompagnement du niveau humain de la transmission d’entreprise, quand il aura transmis sa propre entreprise.




Ressources


Les droits d’entrée, cotisations, quelques partenariats ponctuels constituent les seules ressources de l’association.

Les administrateurs, les bénévoles, des artistes, des graphistes, des stagiaires dont certains ont été accompagnés par l’association, donnent de leur temps et de leurs compétences. Grâce à eux, documents, affiches, films, création d’un site internet ont pu être réalisés (ou sont en cours de réalisation).


Aujourd’hui, l’association a atteint le seuil maximum de ce qu’elle peut faire concrètement sans soutien financier.

Des aides de l’Etat, collectivités locales, mécénat d’entreprises devront être recherchées pour envisager la pérennisation de l’activité, le développement, la recherche, la création d’une structure-pilote de taille modeste.





Où l'on va ?



Le site est en cours de reconstruction. Des 5émes Rencontres sont en cours de préparations, présidées par BORIS CYRULNIK.


- 15 et 16 Janvier, INCESTE et RÉSILIENCE - Hôtel de ville de NANCY (Inscription sur CONTACTS > "Adhésions, Dons, Sponsoring")



L'idée de la création de la première "Maison de la Résilience" poursuit son chemin.

Share by: